jeudi 4 décembre 2008

Un Inventaire des Savoir-Faire du Boischaud-Sud

FAIRE UN INVENTAIRE DES SAVOIR-FAIRE

"Recyclage [doit] s'entendre au sens élémentaire du terme:
redonner une nouvelle fonction
à un produit ancien,
dans un nouveau contexte,
grâce à un traitement adéquat".
(J.Donzelot, revue Esprit, nov.2008)

Une enquête va se lancer pour répertorier la diversité des savoir-faire du Boischaud-Sud :
L'objectif de l'enquête n'est pas de faire l'inventaire de tous les savoir-faire que l'on pourrait trouver dans le Boischaud-Sud en 2009, mais bien de faire l'inventaire des savoir-faire sous-jacents à la production des "produits" qui découlent historiquement ou naturellement du territoire étudié. Faire un état des lieux des savoir-faire de souche.
Nous vivons une époque paradoxale : la vieille mécanique connue des anciens disparaît pour faire place à des cartes électroniques que l'on change tout d'une pièce, mais les besoins pour des mécaniciens "à l'ancienne" ne disparaissent pas pour autant, les agriculteurs et les éleveurs du Boischaud ne s'y trompent pas qui sont autant mécaniciens/bâtisseurs qu'agriculteurs.

Savoir-faire anciens :
- traditions et techniques de jardins et paysages
- les tours de mains que les grands-pères enseignent à leurs petits-enfants
- la dentelle, la broderie fine, la couture, les coussins de velours, etc
- les milliers de recettes datant de quand "SuperM" n'existait pas et les tablées étaient nombreuses
- avec sa terre est argileuse, graineuse, le Boischaud-Sud a de tous temps produit ses tuiles, ses briques et ses boisseaux pour les habitations
- territoire de bois et des industries et artisanats qui en découlent, depuis les scieries jusqu'à la fabrication d'objets, d'outils et de jouets en bois
- travail des métaux dont la qualité des anciens outils faits main atteste. Récemment encore, un jeune homme à qui je demandais ce qu'il faisait quand il ne conduisait pas son taxi m'a répondu :"je forge des couteaux", il n'a pas dit "je fais des couteaux", non, il a dit " je forge des couteaux".
- sans compter l'entretien des précieux fossés à ciel ouvert bordés de bouchures sur buttes, ce réseau merveilleux en souffrance trop souvent, qui garde encore aujourd'hui le Boischaud zone non-inondable tant qu'on les traite avec le respect qui leur est dû ....
Ces savoir-faire-là se transmettent principalement dans les familles.

Savoir-faire nouveaux (souvent nés d'anciens) :
Combien savent que certains anciens militaires ( ceux qui en ont bavé pendant la première Guerre du Golfe dans les années '90) de retour au pays ont traduit leur ancienne souffrance devant le manque total d'eau pour survivre, en termes de la récupération des eaux de pluie et de leur utilisation dans les installations de leurs habitations familiales ? Accepteront-ils de nous apprendre ce qu'ils ont ré-inventé ? Car la récup des eaux de pluie les anciens l'ont tous construite contre un mur, mais ils ne l'avaient pas encore connectée au lave-linge et aux douches, pour bonnes raisons.

Les résultats de l'enquête seront publiés et illustrés, photos et vidéos :
Publié par écrit, bien sûr, une sorte de dictionnaire raconté, mais surtout avec photos et dessins à l'appui, et sur CD les vidéos des situations et des tours de mains.
Autre résultat: faire remonter à l'air libre l'orgueil du "faire" et du "savoir-faire", que ceux qui "savent" ne perdent pas la fierté de leur savoir et sachent qu'il importe de le transmettre aux autres.

jeudi 6 novembre 2008

Projet : Maisons de Jour

La démographie des campagnes oblige à re-penser l'interaction des personnes des 3ème et 4ème âges avec les co-résidents alentour. Les solidarités anciennes largement effritées par le départ de nombreux jeunes ont fait place à un isolement aggravé. La Maison de Jour est pensée pour créer un centre d'activités ouvert chaque jour, où de nouveaux liens sociaux entre générations pourront se (re-) tisser autour d'activités d'époque.

La Maison de Jour accueille les seniors, 5 jours sur 7, et possède un service de navette qui les amène et les ramène chez elles en fin de journée, sur simple demande. Dans la Maison de Jour l’activité est quotidienne, non résidentielle, les seniors continuant à habiter leur domicile habituel. Située en centre-bourg ou non loin de l'école, mairie ou petits commerces, elle est ouverte à des visites planifiées des petits du primaire (goûters partagés, heures de contes, etc ) et des grands enfants (Internet, jeux vidéos, etc) pour perpétuer ou recréer des liens intergénérationnels structurants pour tous : aide des cadres ou artisans retraités aux jeunes adultes, aide à l'entrée dans la vie active, parrainages divers, "grands-parents/petits-enfants" de remplacement, aide techno des adolescents aux plus âgés pour les ordi et Internet, par exemple.

Une Maison de Jour suffit aux besoins de 4 à 5 petites communes. Ce regroupement permet le partage des frais d'infrastructure et de personnel encadrant et de gestion entre elles.
Le projet est nommé Maisons de Jour, il fait l'objet d'une demande de co-financement auprès de LEADER+ dans le cadre de (très) petites communes rurales dans une zone défavorisée. Pour plus d'information, entrez un commentaire avec des coordonnées de retour d'info.

mardi 4 novembre 2008

L'Edito du Catalyseur


Elargir le champ du possible

La richesse naturelle et humaine du Berry-sud autorise à élargir le champ du possible.

Souvent des idées émergent de personnes actives dans une sphère particulière et, tout en même temps, elles paraissent utopiques, trop difficiles à concrétiser. A cela s'ajoute l'habitude de compter sur "eux", ce vague "autre" fait de l'Etat et des élus ou de la finance, perçus de nos jours comme ne voulant pas entendre les idées qui ne viennent pas d' "eux". C'est là qu'entre en jeu cette idée chère à Indre Abondance : il faut élargir le champ du possible. Ou plutôt : c'est à nous-mêmes d'élargir nos champs du possible, ou des possibles.

Aucun d'entre nous ne possède tous les moyens, toutes les compétences, tous les imaginaires qu'il faut pour créer ou innover, ce n'est qu'en rassemblant nos ressources complémentaires que le passage se fera qui nous mènera d'une idée à une inauguration.

Une maison de jour municipale à partager entre 4 ou 5 petites communes voisines? Une usine de production de rouleaux d'isolaine avec les tontes locales des éleveurs de moutons? L'élagage et le nettoyage des riaux et des fossés, faucilles à la main de "vacanciers" prêts à retrousser leurs manches en échange de 2 semaines passées gratuitement au grand air (ça, cela s'appelle le Woofing) ? Pourquoi pas ? Cela ne sera pas du goût de tout le monde? Bien sûr que non, mais ce n'est pas une raison si ce qui se fait est à l'avantage de tous au final.

Ou alors : les prix de la viande et des légumes frais se sont envolés ? les points de vente directe qui se multiplient partout en France ont des normes imposées trop contraignantes pour nos éleveurs. En rapprochant les demandes "potagères" et de "viande en demi-gros", les acheteurs y gagneraient en prix et en qualité et les vendeurs-producteurs y gagneraient en sécurité financière, car ils sauraient par avance ce qu'on attend d'eux. Pour la viande, les abattoirs certifiés existent et alentour la viande de qualité décore nos champs, que l'on ne me dise pas que c'est irréaliste, quant aux AMAP (comme on les appellent) pour les légumes et les fleurs, elles prospèrent partout en France, parfois "bio", pas toujours mais toujours de qualité reconnue par leurs clients. Pourquoi pas ici ?

Pour certains projets à réaliser, les compétences sont devenues "dormantes" suite à la fermeture des usines et du chômage des pros. Certaines compétences sont locales, le Berry connaît bien la laine et les textiles (je suis de ceux qui pleurent encore la fermeture de "100.000 chemises" et des ateliers), d'autres se trouvent ailleurs en France (ex: les nouveaux chômeurs ch'tis des ex-peignages d'Auchel à Roubaix),est-il utopique de penser que certains de ces pros viendraient volontiers nous aider à lancer un projet de ce genre ici et partageraient leur savoir-faire? Après tout, ils avaient bien été obligés de "former" les ouvriers roumains qui ont maintenant hérité de "leur" usine ...
Indre Abondance actualisera régulièrement les projets à l'étude au fur et à mesure de vos contributions. Trouvez la présentation dans la liste "Rubriques et Projets"

dimanche 2 novembre 2008

résumé court : Pourquoi l'Abondance?

Pourquoi "Abondance" ?

Parce que dans le Berry l'abondance est à portée de la main.

L'abondance, c'est produire un peu plus que de besoin, pour d'abord remplir la cave et le grenier, puis échanger, vendre ou donner le surplus. Les jardiniers savent faire depuis toujours.

L'abondance se construit avec les moyens du bord qui ne connaissent pas la crise, ils sont déjà nôtres. Elle se construit plant de tomate par pied de vigne, par jouet de Noël découpé au couteau, par gilet chaud tricoté au fil des jours, un point d'aiguille ou un coup de binette à la fois.

Ce blog existe pour que nous mettions en commun nos idées, nos compétences, pour faire naître des projets réalistes, pour construire * localement * simplement * activement et * solidairement une vraie abondance pour l'Indre. Des entreprises ont fermé, nombreuses, d'autres prospèrent aujourd'hui même, souvent dans l'agro-alimentaire, mais pas seulement. Il faut oser construire.

L'abondance est possible si nous sommes réalistes et utilisons la richesse du Berry pour la (re-)construire : la terre et sa richesse difficile, le peuple travailleur et ses savoir-faire, ses traditions, son ambition, sa fierté et ... l'avenir de ses jeunes à (re-)construire.

dimanche 19 octobre 2008

Rubrique : Co-voiturage

Le co-voiturage est possible pour beaucoup, il se fait sans échanges d'argent quand les parties sont toutes propriétaires de voitures. Chacun utilise sa voiture une semaine sur deux ( par exemple) (ou sur 3 ou 4 quand on est plus de 2 sur un même co-voiturage régulier).
Même quand le co-voiturage exige quelques concessions d'horaires ou d'itinéraires, il constitue une économie importante. Les accords passés entre les parties peuvent être interrompus ou adaptés à tout moment par accord entre les participants.

Date : octobre 2008 : Actuellement plusieurs personnes recherchent pour 2008 et 2009 :
* - dans le sens Châteauroux - canton d'Argenton/Creuse, départ les matins vers 7.30
- retour vers Châteauroux les après-midi vers 17 heures /17.30
Laissez un message si c'est votre parcours et un numéro pour contact.

* - dans le sens canton d'Argenton en direction de Châteauroux, on recherche :
- (1) départ les matins 7 h (ou avant), arrivée Châteauroux avant 8 h et retour en fin de journée 19 h. 19h.30.
- (2) départ les matins vers 7.30 arrivée St Maur avant 8.30 et retour fin de journée 18.00 / 18.30
Laissez un message si c'est votre parcours et un numéro pour contact

Aussi les messages peuvent être affichés sur ce blog pour faire le lien entre vous..

mercredi 8 octobre 2008

Rubrique : été 2009 le WOOFING

Un mot fou pour une idée géniale. Ne me demandez pas pourquoi cela s'appelle " WOOFING" alors que ce que cela signifie est le bon sens même :

1 - Les vacanciers ont de moins en moins d'argent à dépenser pour leurs vacances
2 - La campagne a de moins en moins de bras adultes assez jeunes et forts pour entretenir les chemins, les bois, les prés, les précieux fossés hérités des anciens, les mares, étangs et riaux qui assurent nos réserves d'eau, ou les jardins potagers familiaux et les fleurs .....

L'idée s'est donc répandue au cours des dernières années que les résidents de la campagne accueillent - chez eux ou en camping aménagé dans un pré - des vacanciers prêts à échanger quatre heures de leur travail par jour contre le gite et la table, sans échanges d'argent.

Tout le monde y gagne. L'idée vous intéresse ? Si oui, inscrivez un commentaire, si oui-oui-oui, laissez un moyen de vous contacter pour faire le lien avec les associations de vacanciers qui gèrent le woofing. Il faut réserver plusieurs mois à l'avance pour être sûr de son coup.

Rubrique : Ventes Groupées

Dans notre Berry, les tout petits producteurs de produits et d'objets artisanaux sont nombreux et diversifiés :

L'un "forge des couteaux", l'autre produit manuellement un beurre délicieux "à la bonne saison", l'autre est connu pour son art des paniers (qu'il sait aussi enseigner à qui veut l'apprendre), ... la liste complète serait très longue.

Tous les petits producteurs ont un point commun : ils produisent trop peu pour que leur activité "de chaumière" vaille jamais la peine d'être annoncée officiellement, les charges incombant aux artisans étant bien connues.

Par contre, si les petites productions qui se ressemblent pouvaient être regroupées sous une même étiquette, elles pourraient être présentées aux commerces locaux qui ont pignon sur rue et vendues dans un cadre associatif lucratif.

Si vous ètes un "tout-petit-producteur" et que l'idée vous intéresse, dans "commentaire" ci-dessous, inscrivez ce que vous produisez et les quantités que vous pourriez produire par mois si vous vouliez vous en faire un revenu d'appoint régulier ou saisonnier.

La rubrique rendra compte ici même des réponses et des progrès de l'idée.